Contraception sans hormone : quelles alternatives ?

Publié le 16 août 2025

Contraception

L’équipe Think Women,

spécialisée en santé de la femme.

 

Revu et approuvé par

Dr Isabelle Heron
Gynécologue médicale
Rouen
Publié le 16 août 2025

De plus en plus de femmes s’orientent vers une contraception sans hormone. Pour certaines, c’est une manière d’être à l’écoute de leur corps. Pour d’autres, une option mieux adaptée à leur mode de vie ou à leur situation médicale. La contraception c’est toujours un choix personnel, et les solutions sont nombreuses !
Prêtes à faire le point sur les méthodes zéro hormone ? C’est parti !

Pourquoi vouloir une contraception sans hormone ?

À certains moments de la vie ou simplement selon son ressenti, on a envie de s’orienter vers une contraception sans hormone.
Les hormones sexuelles ont un rôle essentiel dans notre corps. Elles interviennent dans la régulation du cycle menstruel, de la fertilité, de l’humeur, du sommeil ou encore du métabolisme.1 Intégrées dans certaines méthodes contraceptives, elles conviennent à de nombreuses femmes. D’autres, en revanche, peuvent préférer s’en passer, selon leur expérience ou leurs attentes.2,4 Dans certains cas, c’est aussi une question de santé.5
L’essentiel, c’est de choisir une contraception qui vous convient, en accord avec votre corps, vos besoins et votre mode de vie.6

Contraception sans hormone - option 1 : les méthodes barrières 

Quand on pense « méthode barrière » on pense tout de suite au préservatif, mais ça ne s’arrête pas là. Il y a dans cette catégorie bien sûr le préservatif masculin, mais aussi le préservatif féminin, le diaphragme, la cape cervicale, les spermicides et même le dispositif intra-utérin (stérilet). Autant d’alternatives pour s’adapter à vos préférences, votre quotidien et votre couple.5 Certaines demandent un peu de pratique, de régularité… et parfois la participation de votre partenaire ! (C’est toujours mieux à deux non ?).

Le préservatif (masculin ou féminin)

Il en existe deux types. Celui que tout le monde connaît : le préservatif masculin mais aussi le préservatif féminin qui se place dans le vagin avant le rapport sexuel. 5
Petit rappel au passage, parce qu’on n’en parle jamais trop : le préservatif est la seule méthode qui protège simultanément d’une grossesse et des infections sexuellement transmissibles (IST), y compris le VIH (sida).

Le diaphragme et la cape cervicale

Le diaphragme et la cape cervicale sont des dispositifs souples en silicone insérés dans le vagin avant le rapport sexuel. Ils recouvrent le col de l’utérus et empêchent le passage des spermatozoïdes. Leur efficacité est améliorée lorsqu’ils sont associés à un spermicide, une substance chimique qui les détruit.7

Les spermicides

Les spermicides sont des substances qui rendent les spermatozoïdes inactifs ou les détruisent. Ils se présentent sous forme de crèmes, de gels ou d’ovules à insérer au fond du vagin avant le rapport.7

Contraception sans hormone - option 2 : Le dispositif intra-utérin (DIU), ou stérilet au cuivre (stérilet non hormonal)

Le stérilet au cuivre est un dispositif en forme de T inséré dans l’utérus par un médecin ou une sage-femme. La présence du cuivre perturbe la mobilité des spermatozoïdes, les rendant inactifs et empêchant la fécondation. Le stérilet au cuivre peut également modifier légèrement la muqueuse utérine, rendant la nidation (implantation de l’embryon) plus difficile.8

Contraception sans hormone - option 3 : les méthodes naturelles

À certaines périodes de la vie, vous pouvez avoir envie d’une contraception sans hormone et sans dispositif médical. C’est alors le moment d’opter pour les méthodes naturelles qui reposent sur l’observation de votre corps : température, glaire cervicale, cycle menstruel… Elles permettent d’identifier les périodes fertiles afin d’éviter les rapports sexuels à ces moments-là. Ces méthodes sont gratuites. En revanche, elles demandent de la régularité et une bonne connaissance de soi. Il faut aussi être consciente que leur efficacité est plus variable que celle des autres méthodes contraceptives !5,7

La méthode du calendrier7

La méthode du calendrier, aussi appelée abstinence périodique ou méthode Ogino-Knaus, sert à repérer les jours du cycle où vous pouvez tomber enceinte. On appelle ça la période fertile (ou période « zone rouge » si on ne veut pas de bébé !). Une fois repérée, on évite les rapports sexuels ou on utilise un préservatif pendant cette période.

Pour connaître sa période fertile, il faut au préalable avoir observé ses cycles pendant 12 mois sans contraception hormonale. Donc oui, ce n’est pas une méthode qui s’applique du jour au lendemain ! Ensuite, on fait un petit calcul : on retire 18 jours au cycle le plus court ; et 11 jours au cycle le plus long. Les jours entre ces deux résultats correspondent à votre zone rouge. Exemple : vos cycles vont de 26 à 32 jours, 26 – 18 = jour 8, 32 – 11 = jour 21 vous êtes donc fertile entre le 8e et le 21e jour de votre cycle. Vous ne pensiez pas faire des maths en lisant cet article ? Vous voyez on est pleine de surprises !

À savoir :
Les spermatozoïdes peuvent vivre 3 à 5 jours dans le corps de la femme.9 Donc même un rapport 5 jours avant la période fertile peut être à risque !
La méthode des jours fixe7
Version simplifiée du calendrier, la méthode des jours fixes s’adresse aux femmes dont les cycles sont très réguliers (entre 26 et 32 jours après période d’observation). Il faut alors d’éviter les rapports du 8e au 19e jour du cycle.
La méthode des deux jours et la méthode de la glaire cervicale
Définitions utiles :
La glaire cervicale est un liquide fabriqué par le col de l’utérus. Fluide et abondant au moment de l’ovulation pour laisser passer les spermatozoïdes, il devient ensuite rare, épais et opaque, bouchant l’entrée de l’utérus. Le vagin fabrique, lui, un fluide hydratant, lubrifiant et abrite des bactéries protectrices (notre flore vaginale). Ces deux liquides se mélangent et s’écoulent, c’est ce que l’on appelle scientifiquement les leucorrhées ou « pertes blanches » en langage courant. Ce sont des pertes normales, dont la fluidité varie au fil du cycle, puisque la fluidité d’un de ses composants (la glaire cervicale) varie selon le cycle sous l’effet des hormones.10,11,12

Avec ces méthodes, pas besoin de faire des maths ! Elles reposent sur l’observation des pertes blanches.

Avec la méthode des deux jours : leur présence le jour même ou la veille signale probablement une période fertile. En l’absence de sécrétion pendant deux jours consécutifs, les rapports sexuels sont considérés comme sans risque de grossesse.

Avec la méthode de la glaire cervicale : on analyse ses pertes un peu plus précisément (une formation est nécessaire et il faut une période d’observation de 1 mois sans contraception hormonale). Les rapports non protégés sont possibles après les règles, un soir sur deux, tant que les pertes blanches n’ont pas repris ou changé d’aspect. Car des pertes blanches humides, abondantes et fluides sont souvent signe d’ovulation. Les rapports peuvent reprendre quelques jours après le dernier jour durant lequel les sécrétions ont cet aspect. Cette méthode se prête mal aux femmes dont les cycles sont très longs et irréguliers.

La symptothermie7

Cette méthode combine plusieurs signes comme la température au réveil, l’aspect de la glaire et la position du col de l’utérus pour repérer les périodes de fertilité et d’infertilité. Elle nécessite une formation de plusieurs mois et une période d’observation de 12 mois sans contraception hormonale.

Le retrait7

L’homme se retire avant d’éjaculer. Cela demande une très bonne maîtrise… et reste risqué !

La méthode de l’allaitement exclusif7

La méthode de l’allaitement exclusif, aussi appelée méthode MAMA, peut fonctionner pendant les 6 premiers mois après l’accouchement, à condition d’allaiter bébé jour et nuit, sans que vos règles soient revenues.

Rappelons que ces méthodes naturelles ne protègent pas des infections sexuellement transmissibles (IST) et sont fortement déconseillées si vos cycles sont irréguliers (ce qui est souvent le cas à l’adolescence ou à l’approche de la ménopause).5,7

Contraception sans hormone : est-ce réellement efficace ?

Certaines méthodes sans hormone peuvent offrir une bonne efficacité contraceptive, à condition d’être bien utilisées. Parmi les méthodes barrières, on retrouve le préservatif masculin (85 % d’efficacité), le préservatif féminin (79 % d’efficacité), ainsi que le diaphragme et la cape cervicale (84 % d’efficacité chez les femmes n’ayant jamais accouché, 68 % chez celles ayant déjà accouché).5 On parle ici d’une efficacité moyenne, car ces méthodes nécessitent une utilisation correcte et régulière à chaque rapport sexuel. Le DIU au cuivre, quant à lui, affiche une efficacité très élevée, estimée à 99,2 %.5 Enfin, les méthodes naturelles, basées sur l’observation du cycle, restent les méthodes les moins fiables avec une efficacité plus variable, autour de 73 à 75 %.

Conclusion

Zéro hormone, mais pas zéro option ! Que vous cherchiez une solution ponctuelle ou durable, il existe des méthodes sans hormone pour toutes les envies. Le plus important ? Trouver celle qui vous convient, et pouvoir en changer si besoin.

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Références

  1. Campbell M. et al. Physiology, Endocrine Hormones 2022. [En ligne] [Consulté le 20/05/2025], accessible à l’adresse suivante : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK538498/
  2. La contraception fait-elle baisser la libido ? [En ligne] [Consulté le 21/05/2025], accessible à l’adresse suivante : https://questionsexualite.fr/choisir-sa-contraception/ma-contraception-et-moi/la-contraception-fait-elle-baisser-la-libido
  3. Mengelkoch S. et al. Hormonal Contraceptive Use and Affective Disorders: An Updated Review. Open Access Journal of Contraception 2025:16 1–29
  4. Le Guen M. et al. Reasons for rejecting hormonal contraception in Western countries: A systematic review. Social Science & Medicine 2021 ;284 :114247
  5. HAS. Fiche : contraception chez la femme adulte et l’adolescente en âge de procréer (hors post-partum et post-IVG). Mise à jour Juillet 2019
  6. HAS. Fiche : contraception : prescriptions et conseils aux femmes. Mise à jour Juillet 2019
  7. Santé Publique France. Question Contraception. Édition 2024, accessible à l’adresse suivante : https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/sante-sexuelle/documents/brochure/question-contraception
  8. Contraception. À chacun et chacune sa méthode. [En ligne] [Consulté le 20/05/2025], accessible à l’adresse suivante : https://www.inserm.fr/dossier/contraception/
  9. Clubb E. Natural methods of family planning. J R Soc Health. 1986;106(4):121–126
  10. Lacroix G, et al. The cervicovaginal mucus barrier. Int J Mol Sci. 2020;21(21):8266
  11. Mayo Clinic Staff. Vaginal discharge (leukorrhea). 2023. [En ligne] [Consulté le 20/06/2025], accessible à l’adresse suivante : https://www.mayoclinic.org/symptoms/vaginal-discharge/basics/definition/sym-20050825
  12. Elstein M. Mucus in the female genital tract. Br Med Bull. 1978;34(1):83-88

FR-TW-0925-002

Pour aller plus loin sur le sujet de la contraception,
voici quelques ressources fiables sélectionnées par L’équipe Think Women

Le site  internet QuestionSexualite.fr, de Santé Publique France, propose un tableau comparatif des méthodes contraceptives et un questionnaire interactif pour vous aider à trouver celle qui vous convient le mieux. Une aide précieuse pour faire un choix éclairé, en fonction de vos besoins et de votre mode de vie.

Le site internet Onsexprime.fr, de Santé Publique France, destiné aux jeunes, aborde la sexualité sous tous ses aspects : émotions, relations, contraception, … Il propose des vidéos, quiz et témoignages pour mieux comprendre et apprendre à se respecter et respecter les autres.

Le site internet Ameli.fr, de l’assurance maladie, détaille les méthodes de contraception disponibles et leurs modalités de remboursement. Il fournit des informations claires et pratiques pour mieux comprendre vos droits et le parcours de soins.