SOPK : quels traitements envisager après le diagnostic ?

Publié le 16 août 2025

SOPK

L’équipe Think Women,

spécialisée en santé de la femme.

 

Revu et approuvé par

Dr Christian Jamin
Spécialiste en médecine interne, endocrinologie et gynécologie médicale
Paris, 8e arrondissement
Publié le 16 août 2025

Apprendre qu’on souffre du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) soulève souvent un tourbillon de questions : que faire face aux règles anarchiques ? Comment calmer l’acné ? Comment contrôler la pilosité excessive ? Pourrais-je avoir un enfant ? Même si l’on parle souvent de « maladie », le SOPK est en réalité un syndrome : c’est-à-dire un ensemble de symptômes et de facteurs de risque qui varient d’une femme à l’autre. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des solutions pour agir sur chacun de ces aspects, pour retrouver un meilleur équilibre hormonal, métabolique et psychologique.1
Voici l’essentiel à connaître quand on vient d’être diagnostiquée.

1. SOPK, les bases : hygiène de vie & prévention des risques pour la santé

Si vous avez lu notre article « SOPK : comment savoir si je suis concernée ? », vous savez que le SOPK, s’il n’est pas pris en charge, peut au-delà des répercussions gynécologiques, dermatologiques et psychologiques, avoir d’autres conséquences sur la santé. On retrouve parmi celles-ci : un surpoids, un taux de cholestérol trop élevé (hypercholestérolémie), une glycémie trop élevée (taux de sucre dans le sang) voire un diabète de type 2 et des problèmes cardiovasculaires.1,2 Tout cela est dû à un déséquilibre hormonal : trop d’hormones androgènes (des hormones dites « masculines ») et une mauvaise réaction à l’insuline (l’hormone qui régule le sucre dans le sang).1,3

Ainsi, le premier réflexe après le diagnostic est de (re-)mettre en place (ou de continuer !) une hygiène de vie pour prévenir ces risques, à la fois sur le plan alimentaire et physique. C’est-à-dire bouger régulièrement et manger équilibré. En cas de surpoids, perdre environ 10 % du poids initial peut aider à réguler les règles, diminuer l’acné, les poils, les chutes de cheveux et augmenter les chances d’ovulation.1,4

Améliorer son alimentation et augmenter son activité physique dans un objectif de perte de poids sont donc souvent deux premiers leviers. N’hésitez pas à chercher du soutien auprès d’associations, de nutritionnistes, de diététiciens et de coachs sportifs.2,5 Et mettez les jugements à distance : votre maladie favorise naturellement poids, acné et pilosité !1,5

Enfin, il est important de prendre l’habitude de :

  • Faire surveiller sa glycémie : un bilan dès le diagnostic, puis tous les 1 à 3 ans, car le risque de développer un diabète augmente.5
  • Mettre le cholestérol et la tension sous contrôle, avec bilan sanguin lipidique et mesure annuelle de la pression artérielle.5
2. Quels traitements du SOPK pour réguler les règles, agir sur l’acné, la pilosité, les chutes de cheveux ?
 

Traitements

Points clés

Traitement à base d’hormones

Il existe des traitements à base d’hormones que votre médecin pourra vous prescrire. Ces traitements visent à réguler les taux excessifs d’androgènes (hormones « masculines »).1,4,5 Ces traitements peuvent avoir un effet contraceptif ou doivent être associés à un moyen de contraception efficace.1,4,5

Méthodes d’épilation classiques

Rasage, cire, épilateur électrique, décoloration… Résultat immédiat, même si temporaire et contraignant sur les poils.6

Épilations durables (laser ou lumière pulsée)

Réduit durablement la quantité de poils.5,7

N’hésitez pas à lire notre article “SOPK : parlons poils !
3. Traitements pour prévenir le diabète

Lorsque cela est nécessaire, un traitement contre le diabète peut être mis en place.

Chaque cas est unique ! Les médecins peuvent recommander un antidiabétique oral en cas d’indice de masse corporelle ≥ 25 kg/m² ou en cas d’intolérance au glucose.1,5 Ce traitement permet de baisser la glycémie, de parfois régulariser les cycles et de limiter la prise de poids.5

D’autres traitements antidiabétiques plus puissants peuvent devenir une option, en particulier chez les patientes en situation d’obésité. Ils peuvent entraîner une perte de poids appréciable mais nécessitent une contraception efficace et un suivi spécialisé.5

4. Et si je veux un bébé ?

Jusqu’ici les options évoquées sont majoritairement contraceptives ou nécessitent d’être associées à une contraception fiable. Et si vous voulez un bébé dans tout ça ? Il faudra alors mettre ces traitements en pause et se recentrer sur le projet bébé.

D’abord quelques informations utiles :

  • Le SOPK est une potentielle cause d’infertilité féminine liée à l’absence d’ovulation.
  • Mais pas de conclusion précipitée ! La grande majorité des patientes pourront démarrer une grossesse spontanément, même si elles n’ovulent pas régulièrement !1
  • Sur le plan médical, l’infertilité se définit comme l’absence de grossesse après un an de rapports sexuels réguliers (2 ou 3 fois/semaine), sans contraception.8

 

Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à demander un coup de pouce médical. Après un bilan d’infertilité (réalisé sur le couple)4,8, plusieurs solutions peuvent être proposées en fonction de votre situation personnelle et/ou de couple :

  • Induire ou stimuler l’ovulation avec des traitements hormonaux.1,4
  • Réaliser un « drilling ovarien » sous cœlioscopie (procédure chirurgicale mini-invasive) : un chirurgien réalise quelques micro-trous à la surface de vos ovaires afin de relancer l’ovulation lorsque les médicaments sont inefficaces.4
  • Enfin, dans les situations les plus résistantes, la fécondation in vitro (FIV) peut aussi être une solution.4 Les ovules matures sont prélevés après stimulation hormonale, puis mis en contact avec les spermatozoïdes au laboratoire. L’embryon obtenu est ensuite transféré dans l’utérus.

La plupart des femmes SOPK concrétisent leur projet de grossesse. L’essentiel est de ne pas trop laisser passer les années avant de consulter un spécialiste de la fertilité.

👋 Vous n’êtes pas prête à avoir un bébé tout de suite mais la situation vous stresse ?
Dans ce cas-là, pensez à la préservation de la fertilité. La technique principale est la vitrification des ovocytes, qui consiste à prélever et à congeler vos ovules pour un usage ultérieur.

À savoir : 

En France, la loi de bioéthique de 2021 permet à toute femme, entre 29 et à 37 ans de conserver ses ovocytes, y compris pour convenance personnelle ainsi que daccéder à la PMA (jusqu’à 43 ans). Et ceci qu’elle soit célibataire, en couple avec un homme ou avec une autre femme, sans discrimination liée au statut matrimonial ou à l’orientation sexuelle.9,10,11

Informez-vous !

5. Soutien psychologique : à ne pas oublier dans le SOPK !

Se savoir atteinte d’un SOPK, gérer des symptômes gênants comme les poils, l’acné, les chutes de cheveux ou des difficultés pour avoir un enfant… tout cela peut peser lourd sur le moral. On le sait, le SOPK s’accompagne souvent d’anxiété, de symptômes dépressifs, d’une image de soi altérée voire de troubles du comportement alimentaire chez certaines patientes.1,4,5 Certaines femmes peuvent aussi se sentir stigmatisées en raison de leur poids, de difficultés liées à la fertilité ou de leur apparence physique, ce qui peut renforcer le mal-être.5 Il est donc primordial de prendre soin de sa santé mentale autant que de sa santé physique.

Le maître mot : parler ! Si vous ne vous sentez pas bien, parlez-en à votre médecin (celui en qui vous avez le plus confiance) et n’hésitez pas à consulter des spécialistes (psychiatre, psychologue) et/ou des groupes de soutien (association de patientes par exemple).2 Si besoin, une thérapie et/ou un traitement médicamenteux peut être une solution.5

6. SOPK : quelles approches complémentaires ?

Face au SOPK, certaines patientes cherchent également des solutions complémentaires ou naturelles pour soulager leurs symptômes. Ces approches ne remplacent pas les traitements médicaux, mais peuvent y ajouter un petit « coup de pouce » pour le bien-être global. Voici ce qu’on peut en dire : 

  • La vitamine B7 ou inositol, est un complément alimentaire naturel, améliorant l’efficacité de l’insuline, parfois proposé en cas de SOPK. Il a été étudié pour ses effets potentiels sur la glycémie et sur le cholestérol.12

    Mais côté ovulation, poids ou pilosité, les bénéfices restent limités selon les études actuelles.5 Les recommandations internationales de 2023 rappellent qu’on manque encore de données solides sur la dose idéale, la forme à privilégier et la sécurité à long terme.5 Le mieux ? En parler avec votre médecin avant de se lancer.
  • Les autres vitamines et minéraux :
    • Certaines études ont observé des taux de chrome, de vitamine D, de zinc et de vitamine B9 abaissés chez les femmes SOPK.13
    • Si vous entamez un projet de conception, parlez à votre médecin du programme de supplémentation en vitamines prénatales à mettre en place.5

Il n’existe pas une mais plusieurs prises en charge possibles ! En fonction de vous, de vos symptômes, de vos envies, vous pouvez associer à votre prise en charge médicale initiale d’autres spécialistes comme un sexologue, un ostéopathe ou un kinésithérapeute.2

Conclusion

Le SOPK n’est pas une fatalité : en combinant hygiène de vie, contrôle hormonal, surveillance de la glycémie et du cholestérol, soins esthétiques et soutien psychologique, on peut dompter la plupart des symptômes et préserver sa santé à long terme. Et, si un projet bébé met plus de temps que prévu, un coup de pouce médical est souvent fructueux. Gardez le cap grâce à une équipe médicale à l’écoute, des objectifs réalistes et beaucoup de bienveillance envers vous-même !

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Références

  1. Inserm. Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : un trouble fréquent, première cause d’infertilité féminine [Internet]. 2024 [consulté le 21 mai 2025]. Disponible sur : https://www.inserm.fr/dossier/syndrome-ovaires-polykystiques-sopk/
  2.  Asso’SOPK. La prise en charge du SOPK [Internet]. 2024 [consulté le 21 mai 2025]. Disponible sur : https://asso-sopk.com/la-prise-en-charge/
  3.  Harada M. Pathophysiology of polycystic ovary syndrome revisited: current understanding and perspectives regarding future research. Reprod Med Biol. 2022;21:e12487.
  4. Assurance Maladie. Le traitement du syndrome des ovaires polykystiques [Internet]. 2025 [consulté le 21 mai 2025]. Disponible sur : https://www.ameli.fr/paris/assure/sante/themes/syndrome-ovaires-polykystiques/traitement
  5. Teede HJ, et al. Recommendations from the 2023 international evidence-based guideline for the assessment and management of polycystic ovary syndrome. J Clin Endocrinol Metab. 2023;108:2447-2469.
  6. Lipton MG, et al. Women living with facial hair: the psychological and behavioral burden. J Psychosom Res. 2006;61(2):161-168.
  7. Centre Laser Médical Bourgogne. Laser vs lumière pulsée, quel est le bon choix ? [Internet]. 2025 [consulté le 21 mai 2025]. Disponible sur : https://centre-laser-medical-bourgogne.fr/laser-vs-lumiere-pulsee-quel-est-le-bon-choix/
  8. Assurance Maladie. Le bilan médical de l’infertilité [Internet]. 2025 [consulté le 21 mai 2025]. Disponible sur : https://www.ameli.fr/paris/assure/sante/devenir-parent/concevoir-un-enfant/sterilite-pma-infertilite/bilan-medical-infertilite-sterilite
  9. Revue Genesis. L’autoconservation ovocytaire en France 2 ans après la loi de bioéthique. Genesis Gynécologie Obstétrique Endocrinologie. 2024.
  10. République Française. Loi n° 2021-1017 du 2 août 2021 relative à la bioéthique. J Off Répub Française. 3 août 2021;Texte 1:1-146
  11. République Française. Décret n° 2021-1243 du 28 septembre 2021 fixant les conditions d’organisation et de prise en charge des parcours d’assistance médicale à la procréation. J Off République Française. 29 sept 2021;Texte 26:1-3.
  12. Lete I, et al. Update on the combination of myo-inositol/d-chiro-inositol for the treatment of polycystic ovary syndrome. Gynecol Endocrinol. 2024;40(1):2301554.
  13. Jamin C. SOPK : mieux comprendre pour mieux traiter. Revue Genesis – Gynécologie Obstétrique Endocrinologie [Internet]. 2025 [consulté le 21 mai 2025]. Disponible sur : https://www.revuegenesis.fr/sopk-mieux-comprendre-pour-mieux-traiter/

FR-TW-0925-009

Pour aller plus loin sur le sujet du SOPK
voici quelques ressources fiables sélectionnées par L’équipe Think Women

Assurance Maladie, Ameli.fr – Article : Prise en charge de l’assistance médicale à la procréation (AMP). Disponible en ligne : https://www.ameli.fr/

Assurance Maladie, Ameli.fr – Article : Le bilan médical de l’infertilité. Disponible en ligne : https://www.ameli.fr/