SOPK : comment savoir si je suis concernée ?
SOPK
L’équipe Think Women,
spécialisée en santé de la femme.
Revu et approuvé par
CHU Lille
Le SOPK, c’est quoi ?
Le syndrome des ovaires polykystiques (ou SOPK) est un déséquilibre hormonal qui affecte les ovaires et le centre de la régulation de la sécrétion hormonale qui se situe dans le cerveau.3 Il se caractérise par une production excessive d’hormones dites « androgènes » par l’ovaire (comme la testostérone, normalement produite en petite quantité chez la femme), ce qui perturbe son fonctionnement normal et notamment l’ovulation.1,3 Contrairement à ce que son nom suggère, cette maladie ne produit pas de vrais kystes (petites grosseurs anormales contenant du liquide) dans les ovaires des patientes, mais plutôt une multitude de petits ovules (follicules) immatures qui s’accumulent.3
Le SOPK est une des maladies hormonales les plus fréquentes chez la femme en âge de procréer. On estime que 5 à 10 % des femmes sont concernées dans cette tranche d’âge.1,2,4,5 C’est également une potentielle cause d’infertilité féminine par absence d’ovulation. Mais pas de conclusion précipitée ! La grande majorité des patientes pourront démarrer une grossesse spontanément, même si elles n’ovulent pas régulièrement !3 Malgré sa fréquence, ce syndrome reste méconnu et souvent sous-diagnostiqué : l’association française des patientes SOPK (Asso’SOPK) révèle qu’il faut en moyenne 7 ans avant d’être diagnostiquée. 6
Néanmoins, ce syndrome n’est pas nouveau (il a été décrit dès les années 1930)3 et la recherche s’y intéresse de près. Si l’on ne peut pas encore en guérir, on sait qu’une prise en charge adaptée permet de gérer la plupart des symptômes. Chaque SOPK est différent : les symptômes sont très variables d’une femme à l’autre, allant de formes quasi indétectables à des manifestations très gênantes.3 Dans tous les cas, le SOPK peut avoir des répercussions à la fois gynécologiques et psychologiques avec un impact négatif sur la santé mentale. Non pris en charge, il peut avoir d’autres conséquences sur la santé comme un surpoids, un déséquilibre du cholestérol, un trouble de la glycémie voire un diabète de type 2 et des problèmes cardiovasculaires, d’où l’importance de le reconnaître et de le prendre en charge à temps.3,6
Quelles sont les causes d’un SOPK ?
Les causes exactes du SOPK sont complexes et encore débattues, mais on en connaît les grandes lignes. Il est d’origine multifactoriel, avec une composante héréditaire (prédisposition familiale) et des facteurs liés à l’environnement.3 On retrouve fréquemment des cas de SOPK dans une même famille.3,4 Cependant, ce sont souvent les facteurs liés à l’environnement, y compris au mode de vie, qui déclencheraient ou aggraveraient le SOPK chez les femmes prédisposées.4 En clair, des éléments comme l’alimentation, le tabac, ou certaines expositions hormonales (pendant la vie fœtale par exemple) peuvent influencer son apparition.4
Au cœur du SOPK, on trouve un véritable cercle vicieux hormonal. D’un côté, le corps produit trop d’androgènes (des hormones dites « masculines »), ce qui perturbe l’ovulation et peut entraîner une prise de poids, notamment au niveau du ventre. De l’autre, le corps réagit mal à l’insuline (l’hormone qui régule le sucre dans le sang) : c’est ce qu’on appelle l’insulinorésistance, surtout en cas de surpoids. Pour compenser, l’organisme produit encore plus d’insuline. Or, cette insuline en excès… stimule à son tour la production d’androgènes. Résultat : plus il y a d’insuline, plus il y a d’androgènes, et vice-versa. Un vrai cercle vicieux où les deux hormones s’emballent et s’aggravent mutuellement.4
Quels sont les signes/symptômes d’un SOPK ?
Les symptômes du SOPK peuvent varier d’une personne à l’autre. Voici les principaux signes à connaître7 :
• Des cycles menstruels irréguliers (cycles longs de plus de 35 jours) ou une absence de règles pendant de longues périodes (aménorrhée). Ces troubles du cycle sont le reflet d’une ovulation rare ou absente.
• Une pilosité excessive dans des zones inhabituelles chez la femme : poils au niveau de la lèvre supérieure, du menton, de la poitrine, du dos, des fesses. On parle alors d’hirsutisme. Il touche environ 70 % des femmes avec un SOPK.
• Une acné persistante (peau grasse, boutons) au-delà de l’adolescence, qui peut être exacerbée par l’excès d’androgènes.
• Une chute de cheveux de type masculin (calvitie localisée au sommet du crâne et des tempes), appelée alopécie androgénétique.
• Une prise de poids rapide, en particulier au niveau de la ceinture abdominale, avec une difficulté à perdre du poids malgré les efforts.
• Une fatigue.
• Des troubles de l’humeur à tendance dépressive ou d’anxiété.
• D’autres signes sont possibles comme l’apparition de taches cutanées brunâtres au niveau de la nuque, des aisselles ou de l’aine (appelées acanthosis nigricans, liées à l’excès d’insuline) ou encore des apnées du sommeil (arrêts respiratoires nocturnes) surtout en cas de surpoids.
La présence d’un ou de plusieurs de ces signes, surtout s’ils sont associés, peut faire évoquer un SOPK. Cela ne veut pas dire que vous en êtes forcément atteinte, car d’autres affections peuvent provoquer des symptômes similaires. Pas d’autodiagnostic hâtif donc ! En cas de doute, parlez-en à un(e) professionnel(le) de santé. Il ou elle pourra vous faire passer un bilan hormonal sanguin et une échographie pelvienne afin d’éliminer d’autres causes et de confirmer le diagnostic de SOPK.7
Conclusion
En résumé, le syndrome des ovaires polykystiques est un trouble courant et multiforme. Mieux le connaître permet de repérer plus facilement ses signes et d’agir en conséquence. Ce n’est pas une fatalité : avec un diagnostic posé et un suivi approprié (mesures d’hygiène de vie, accompagnement médical pour gérer les symptômes), la grande majorité des femmes avec un SOPK parviennent à reprendre le contrôle de leur corps.
Le maître-mot, c’est d’en parler. Si vous vous reconnaissez dans plusieurs de ces symptômes, n’hésitez pas à consulter votre médecin ou votre gynécologue. Un dépistage précoce et une prise en charge personnalisée feront toute la différence pour apprendre à vivre avec ce syndrome et préserver votre santé à long terme.
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Références
- Inserm. Syndrome des ovaires polykystiques : un problème de sensibilité à l’œstradiol [Internet]. 2024 [consulté le 25/04/25]. Disponible sur : https://www.inserm.fr/actualite/syndrome-des-ovaires-polykystiques-un-probleme-de-sensibilite-a-loestradiol/
- Marie C, et al. Dysfunction of human estrogen signaling as a novel molecular signature of polycystic ovary syndrome. Int J Mol Sci. 2023;24(23):16689. doi:10.3390/ijms242316689
- Inserm. Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) [Internet]. 2024 [consulté le 25/04/25]. Disponible sur: https://www.inserm.fr/dossier/syndrome-ovaires-polykystiques-sopk
- Harada M. Pathophysiology of polycystic ovary syndrome revisited: Current understanding and perspectives regarding future research. Reprod Med Biol. 2022;21:e12487. doi:10.1002/rmb2.12487
- Teede H, et al. Polycystic ovary syndrome: a complex condition with psychological, reproductive and metabolic manifestations that impacts on health across the lifespan. BMC Med. 2010;8:41. Disponible sur : http://www.biomedcentral.com/1741-7015/8/41
- Association SOPK. La prise en charge du SOPK [Internet]. [consulté le 25/04/25]. Disponible sur : https://asso-sopk.com/la-prise-en-charge/
- Ameli.fr. Syndrome des ovaires polykystiques : symptômes, diagnostic, évolution [Internet]. 2025. [consulté le 25/04/25]. Disponible sur : https://www.ameli.fr/paris/assure/sante/themes/syndrome-ovaires-polykystiques/symptomes-diagnostic-evolution
FR-TW-0925-007
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Pour aller plus loin sur le sujet du SOPK,
voici quelques ressources fiables sélectionnées par L’équipe Think Women
Inserm – Article : Transmission du SOPK de mère en fille : l’épigénétique en cause – Un point complet réalisé avec des experts. https://www.inserm.fr/
Asso’SOPK – Association française de patientes SOPK : Site web de l’Association – Ressources, témoignages et entraide. https://asso-sopk.com/
SOPK Europe – Association francaise et européenne de luttre contre le SOPK : Site web de l’Association – Ressources, témoignages et entraide. https://www.sopkeurope.org/


